La nouvelle équipe du samedi a voulu innover et tester ce mode de culture peu connu. Le Keyhole Garden ou potager autonome est un concept originaire d’Afrique implanté dans des zones où la pluie se fait rare et les sols sont pauvres.
Ce système de jardin est révolutionnaire car il utilise moins d'eau, il crée son propre sol riche en nutriments et produit beaucoup plus qu'un jardin standard.
Ludique et simple à utiliser, ce potager allie la production et le compostage des biodéchets en même temps.
Ce système de potager s'adapte aux petites surfaces et permet la culture diversifiée de légumes tout en économisant de l'eau et des engrais.
Il s'agit d'une sorte de butte de culture, centré sur un composteur. C'est un support potager qui met en oeuvre, de manière ingénieuse, plusieurs principes de permaculture.
C’est un support de culture qui favorise les effets de bordures et la création de microclimats propices à la biodiversité et aux plantes cultivées dessus.
En effet, le potager en trou de serrure est généralement surélevé d’au moins 50 cm grâce à des bordures solides mais non maçonnées pour laisser passer les insectes auxiliaires dans les interstices de ces bordures. Elles peuvent être faites de pierres, de briques, de tuiles en terre cuite, de planches de bois, de pneus, de palettes, de bouteilles en verre…etc.
Selon le niveau d’inertie thermique des matériaux utilisés, l’accumulation de chaleur et sa diffusion pendant la nuit varieront avec un impact non négligeable sur la levée des semis et la croissance des végétaux : plus de chaleur captée en journée, c’est une terre se réchauffant plus vite...
L’ingéniosité du keyhole garden tient notamment à son système central : un composteur intégré à la structure globale. Placé au centre du cercle, il favorise les échanges entre l’espace de compostage et le substrat de plantation tout autour. Les vers de terre et autres décomposeurs du compost peuvent circuler librement entre le composteur central et le substrat, diffusant les nutriments dans l’ensemble du keyhole garden de façon lente et harmonieuse.
On accède au composteur par le passage fait dans le cercle formant le fameux trou de serrure.
La conception:
trouver le bon emplacement, proche de la cuisine pour un apport facile en déchets compostables. Attention l'emplacement sera définitif !
matérialiser au sol l’emplacement et la forme de votre keyhole garden Une fois votre emplacement défini, vous allez le matérialiser au sol. Délimitez le diamètre extérieur de votre choix (généralement entre 2,50 m et 3,50 m, mais peut être adapté selon vos besoins) et le rond central pour le composteur (de 50 cm à 1 m de diamètre selon le nombre de personnes amenées à déposer régulièrement des déchets de cuisine dans le composteur). Puis, marquez également au sol le passage permettant d’accéder au composteur central.
fabriquer la colonne qui formera le composteur central Il faut garder en tête que son pourtour, quel qu’il soit, doit permettre aux vers de terre, mais aussi aux insectes et autres décomposeurs de la matière organique de circuler sans entrave entre le composteur et le substrat du keyhole garden. Veillez à ce que ces piquets soient suffisamment grands pour dépasser au-dessus de votre keyhole une fois celui-ci achevé. Donc si vous prévoyez de surélever votre keyhole de 1m par exemple, utilisez des piquets d’au moins 1,30 m, ils dépasseront ainsi d’une trentaine de centimètres une fois votre jardin en trou de serrure terminé.
mettre en place les bordures extérieures du keyhole garden En suivant les délimitations faites au sol à l’étape 2, construisez ensuite vos bordures de keyhole avec le ou les matériaux que vous aurez choisis : pierres sèches, briques, bois…sur la hauteur qui vous conviendra le mieux par rapport à vos objectifs et contextes.
mettre le substrat à l’intérieur du jardin en trou de serrure Une fois la bordure réalisée et le composteur en place, voici une des manières possibles pour remplir de substrat la future zone de plantation : Comme pour une culture en lasagne, placez au sol une couche de carton pour occulter la lumière aux adventices en dessous et éviter qu’elles ne ressortent dans votre keyhole garden, surtout si vous le faites d’une hauteur assez faible. Comme le fait Philip Forrer, on peut mettre ensuite au fond du Keyhole des troncs d’arbres et grosses branches déjà en cours de décomposition, spongieux et humides. Remplissez ensuite les vides d’air entre les morceaux de bois avec un mélange de matières vertes et brunes, si possible broyées pour pouvoir bien remplir les interstices entre les morceaux de bois. Vous pouvez utiliser pour cela de la tonte, de la sciure, du BRF (Bois Raméal Fragmenté), des feuilles mortes… Bien tasser pour faire pénétrer ces matériaux broyés dans les trous et combler le maximum de vides. Mettez, si vous en avez, une couche de fumier ou compost mûr, puis procédez à un empilement de différentes couches de matières organiques vertes et brunes, exactement comme vous le feriez avec une culture en lasagne, sans oublier de bien humidifier entre chaque couche et de saupoudrer un peu de cendre de bois pour enrichir le tout notamment en potassium et phosphore. Enfin, terminez par une couche conséquente de terreau/terre végétale/compost qui permettra d’accueillir vos plantations et semis, recouverte d’une couche de mulch organique (paille, BRF, foin, tonte…) pour protéger le tout
Au total, cinq raisons expliquent les rendements du Keyhole Garden :
Nourrir le sol
Respecter le cycle du vivant
Préserver l’inertie de la terre
Optimiser l’arrosage
Favoriser l’énergie
Pour débuter, l'équipe s'est inspirée de l'expérience du jardin partagé de Saint Léger.
Tracé au cordeau par la fine équipe puis c'est parti !
Le bord est fait en palissade de noisetier récupéré par Philippe "Géo Trouve Tout" et coupé en morceaux de 50 cm.
Des chutes de grillage à poule délimitent le composteur maintenu par des branches de noisetier.
De vieilles chutes de baches de piscine protègent la bordure...aux couleurs de la France !
Plus qu'à remplir avec du carton, du vieux bois, branchages, feuilles mortes, herbe, foin... La pluie a aidé à arroser entre chaque couche.
Le travail est colossal mais le résultat est très joli...Maintenant, place à l'inauguration le 1er Avril puis aux cultures!
L'inauguration, c'est par ici :
Bravo à Céline, Armelle, Claudette et Philippe.
Quelques exemples :
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